Je me suis rendue à la rencontre organisée par le site Babelio avec l'auteur Mallock. Acceuilli par un sourire nous invitant à déguster des petits fours et boissons sans alccols en attendant que tout le monde soit là, je tiens à préciser que j'ai passé un très agréable moment.
Pseudo de Jean-Denis Bruet-Ferreol, pour "Les larmes de Pancrace" chez Fleuve Noir, il faut savoir que l'homme est un peu touche à tout, tour à tour écrivain, photographe, peintre...
Ce fut une rencontre fort intéressante et enrichissante sur sa façon de travailler, son parcours ainsi que ses projets, même s'il ne nous a laissé qu'entrevoir ces derniers.
Voici donc les questions et leurs réponses, mais si j'ai déformé par mégarde les propos de l'auteur, je reste à sa dispositions pour rectifier ces derniers.
Qui de l'auteur ou du personnage est arrivé en premier?
Le perso est né en 95, et moi en 51, répond-il avec humour. Il me doit le respect. Mais plus sérieusement, j'ai crée un personnage viril pour une histoire, Mallock, a qui j'ai donné le prénom ridicule d'Amédée pour le casser un peu. je ne pensais pas le développer. C'était le contraire de moi même, mais les lecteurs ont mis le doigt sur la ressemblance. J'ai alors décidé d'écrire "Le visage de Dieu", manuscrit envoyé seulement après 20 ans à écrire sans jamais rien posté à un éditeur. Il y a eu trois réponses positives dont le "Seuil". J'ai signé avec eux par orgueil, le "Seuil" quoi, mais ce fut une erreur. fleuve Noir est un miracle.
Est-ce que Mallock à évolué entre le premier volume et aujourd'hui?
J'apprécie le formatage des personnages, car ça me permet de délirer ( *là je ne suis pas sure d'avoir tout compris). Mais Mallock a évolué. Il a perdu son fils dans le 1er, dans ce quatrième volume, il commence à revivre. Il y a formatage du nombre de signe de la construction pour pouvoir délirer sur le reste.
Quel était le point de départ de l'intrigue qui devait s'appeller Coeur-corneille?
La noblesse d'un livre est de raconter une histoire inconnue, soit on a une thématique forte : dans "Les hirondelles" c'était " je l'ai tué parce qu'il m'a tué"... (* et après j'attends toujours le deuxième soit, mais c'est les aléas de l'oral, lorsque la pensée nous entraîne plus vite qu'on n'a le temps de l'exprimer...)
Là c'est une saga policière dans le temps. J'ai inventé le château pour ce voyage temporelle où Mallock intervient sans voyager.
Je finalise un roman, fait la recherche pour le suivant tout en écrivant celui en court. La recherche est très importante, se tenir informé aussi pour avoir une crédibilité. Pour les lieux, je vais beaucoup sur Google earth, alors qu'avant je prenais mon appareil photo.
Le vignoble n'existe pas. mais j'ai tout écris, cela faisait 700 pages environ, puis j'ai fait des coupes sévères, mais au départ j'avais besoin de tout adossé.
Allez-vous aussi à fond sur les caractères des personnages?
Au départ, je trouvais difficile les dialogues, mais avec le métier, c'est plus facile. Là, je suis satisfait de mes personnages. Parfois je fais une fiche, parfois non. je suggère, sans décrire, pour que le lecteur imagine. Après, il faut que ça fonctionne.
Déterminez-vous le coupable dès le départ?
Oui, le plan est monstrueux dès le départ, chapitre par chapitre avec ce qu'il y a dedans. C'est 30 à 50 pages et la structure est sur une feuille A3 épinglée au mur.
Il y a deux styles différents dans le livre, classique ou délirant?
J'aime beaucoup les styles différents et je ne me sens pas bien dans un seul genre. J'ai mis du temps à lier les deux, à créer l'émotion par la forme contre-balancée par des dialogues où les mots familiers mettent en valeur le texte. J'avais même commencé la partie historique en vieux français.
Pourquoi le moyen âge?
Rien de spécial, sauf que pour le voyage dans le temps, la peste et le brasier ont été le déclencheur pour rendre spécifique la terre du vignoble.
Est-il normal qu'un policier utilise de l'opium? Pourquoi cette composante?
(Spoiler d'un autre volume que les larmes de pancrace) Ça fait parti des trucs qu'on fait sur le moment. J'ai crée Thomas, le fils de Mallock, pour exorciser ma peur de perdre mon fils. Je vous rassure, les deux sont en bonne santé. La perte de ce fils plonge Mallock dans le drame. Ll'opium le désinhibe et justifie son intelligence par rapport aux autres. ( *Il a du vouloir dire intuition, quand on sait que les drogues bloquent les neurones et détruisent donc l'intelligence...) Il doit souffrir et avoir des failles, l'opium conduit à ses intuitions et le rend plus sympathique.
Pourquoi ce pseudo? L'identification va-elle jusqu'au bout?
Je suis un homme de marketing, 20 ans dans la publicité et j'ai procédé au principe de parcimonie en supprimant le titre "les chroniques barbares", mon nom et le pseudo en prenant le nom du personnage. Le coté positif, c'est la mémorisation. J'assume. Ses valeurs sont les miennes, et après coup, heureusement qu'il était sympathique.
Imaginez-vous le film que ça pourrait être?
En écrivant, je me demande ù je vais placer la caméra. C'est effectivement très cinématographique, mais pour l'adapter je devrais m'eclipser car c'est un autre langage, et le confier à quelqu'un en qui j'aurais confiance. J'aurais aimé être réalisateur mais je serais devenu fou car il y a trop de monde à consulter.
Vous disiez que vous ne vendiez pas beaucoup alors qu'un de vos livres sort aux Etats-Unis, en Angleterre, ...?
J'ai de la chance, mais tant que les médias ne s'en mêlent pas, ce n'est pas de grosses ventes.
Il y a beaucoup d'images, c'est très riche, mais par rapport à toutes ces connaissances, il y a beaucoup de clichés. Quel est votre ambition d'écriture vis à vis du public?
Vous êtes un lecteur, et non le public. je raconte des histoires extraordinaires. Si les gens veulent des histoires formalisées, qu'ils ne me lisent pas. La confusion de ce que je raconte ne peux pas plaire à tous, mais qu'ils reconnaissent au moins que c'est bien écrit. Me faire démolir alors que je n'ai pas triché est dur car il y a un niveau de qualité même si ce n'est pas votre style.
Pour la traduction, comment vous assurez-vous que le traducteur respecte votre style?
Il faut faire confiance. Je regarde les gens. J'ai été conseil pendant 25 ans et je travaille avec Pierre Astier dont les gens gardent un souvenir émus. Çaaide. Un grand éditeur Italien a accepté le livre et un auteur italien a accepté de faire la traduction. Si on a quelqu'un de sympathique et de professionnel en face de soi, on y va.
Avez-vous une musique de fond lorsque vous écrivez?
Au début, il y a 25 ans, je n'écrivais qu'en musique. petit à petit, je me suis détaché. J'aime écrire au terrasse des cafés. Ça me force a créer une bulle ou je suis encore plus concentré. les seuls a percer les bulles sont les groupes de jeunes filles qui rigolent.
Dans le prologue, on a l'impression d'une description de bd, avez vous pensé à en faire?
J'en ai déjà fait un peu. On m'avait demandé de designer un personnage. Mais c'est vrai que tout est très graphique. Tout les meurtres du "Visage de Dieu" je les ais dessinés. Mais rien n'est systématique.
Puis sur ces dernière paroles, l'auteur a dédicacé les exemplaires de son livres.
Pour en savoir plus, ou pas, vous pouvez retrouver l'article de babelio sur cette rencontre :
http://babelio.wordpress.com/2014/03/06/quand-les-lecteurs-de-babelio-rencontrent-mallock/