Aussi loin que remonte ma mémoire, je me revois un livre à la main. Je me souviens être entrée au CP en sachant déjà lire, ayant appris au côté de ma mère qui me lisait les contes d'Andersen ou de Grimm.
Avant 6 ans donc, je m'engageais sur les chemins, à la suite du « club des cinq », ou de toutes autres aventures inscrite à la collection « Bibliothèque Rose ». Très vite, je dus me tourner vers « les six compagnons », « Alice détective » et autre « Bibliothèque Verte ». Toutes ces séries furent bien vite éclusée. Au CE2 et CM1, je me tournais donc vers la bibliothèque paternelle, ou je dévorais en cachette l'intégrale d'Alexandre Dumas. Mon roman favori reste encore aujourd'hui les trois mousquetaires. Vous me direz que j'étais un peu jeune, mais ça m'a pris presque trois ans pour lire à peu près tout ce que contenais le meuble de romans historiques et autres romans d'aventures.
A onze ans, je lisais Robert Merle et mes tournures de phrases dérivaient vers le vieux français. Seule mon orthographe ne suivait pas, et c'est encore malheureusement le cas aujourd'hui, je l'avoue. Le Bescherelle et le Bled ne sont jamais très loin.
Avec l'adolescence, j'évoluais et dévorais les classiques de la SF, Azimov, Poe, et autres génies, puis dérivais doucement vers la fantaisy avec Moorcock ou Bradley. Je lisais aussi les classique Balzac, Hugo et Zola, demandé par mes profs ou étudié en classe, même si mon coeur et mon esprit s'égaraient dans des mondes fantastiques peuplés de chimère ou de télépathe. La BD Belge ne m'intéressait pas vraiment. De toute façon, il fallut du temps à mon père pour se rendre compte que la bd était aussi de la lecture et donc qu'elle intègre progressivement la grande bibliothèque nichée dans son bureau. Sortie des premières "Tuniques Bleues" que je chipais à mon frère, je ne fis réellement la découverte de la BD qu'avec les premiers « Ballade au bout du monde ».
Bref, vous l'aurez compris, pour m'épanouir, je lisais, beaucoup, de tout, enfin tout ce qui me tombait sous les yeux ou déposé négligemment à ma porté. Il m'est arrivé de lire 36 ouvrages en quinze jours de vacances. J'avais fini par le nouveau roman de Stephen King à l'époque "Ca" que mon père venait de terminer, faute de munitions. Après, j'ai passée quelques nuits blanches et je garde encore aujourd'hui la phobie des araignées. Bref, je faisais le bonheur de mes parents, de mes profs de français et d'histoire.
Et puis la vie m'a rattrapée, avec les études, un mari, des enfants, le travail, petit à petit, je n'ai plus pris le temps de lire et j'ai sombré. Je me suis laissée aller. Je n'ouvrais plus qu'une BD occasionnellement, je lisais un livre pendant les vacances. J'avais les idées noires et plus envie de rien. Et je ne m'en rendais même pas compte.
J'étais au bord du gouffre, lorsque ma fille me demanda de lui acheter les autres ouvrages d'un auteur qu'elle avait étudié en classe. Puis en attendant la sortie du volume suivant, elle me demanda un livre, puis un autre. Et pour vérifier que ce qu'elle lisait correspondait à son âge, je lu un ou deux de ses romans, qui sans être très littéraires, étaient bien construit, récréatif. Et c'est ainsi que je me remis à lire.
Aujourd'hui, je continue à lire les œuvres que j'achète pour ma fille, mais je m'en achète aussi pour moi. J'ai retrouvé mon dynamisme, mes envies, Alors je ne peux que dire:
Merci les livres.
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