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Lanael Logan

13 janvier 2013

Lia Habel - New Victoria

Présentation: Dans cette nouvelle époque de type victorienne, Nora évolue dans la bonne société avec son amie boursière Pamela. Son père est décédé un an plutôt, la laissant sous la tutelle de sa tante car sa mère l'a laissée orpheline à l'âge de 9 ans. Le premier jour des vacances, alors qu'elle rentre chez elle, un homme l'accoste, tentant de l'entrainer, car elle serait en danger. Des policiers la sauve et la raccompagne chez elle.

Mon avis: J'ai découvert avec plaisir cet univers Steampunk que je ne connaissais quasiment pas. Ce mélange de technologie moderne à l'ancienne est assez déroutant, mais plaisant. De plus, croiser des jeunes filles très collets montés, en robe longue, sur une zone de guerre, incluant des zombies est vraiment amusant et induit quelques scènes cocasses, surtout quand l'héroïne tombe amoureuse de l'un d'eux. J'en ai encore des frissons d'effroie dans le dos en y repensant. L'auteur a vraiment énormément d'imagination. J'ai passé un bon moment.

 

Editeur : CASTELMORE EDITIONS

Prix 17,20 euros

ISBN-13: 978-2362310614

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11 janvier 2013

Les mondes de Thorgal: Louve: La main coupée du Dieu Tyr - Tome 2

Sa part sauvage séparée d'elle par le mage Azzalepstön, Louve est un peu perdue. Vigrid, un dieu, bien connu de sa mère, lui vient alors en aide, afin qu'elle retrouve sa part sauvage et qu'elle ai une chance qu'Azzalepstön les réunisse.

L'intrigue monte en puissance dans l'histoire de cette enfant si particulière qu'est la fille de Thorgal. La tension devient plus importante et me fait attendre la suite avec impatience.

Quand aux planches, les dessins sont magnifiques, surtout dans la forêt lorsque l'on suit la part sauvage de Louve. Mais la dernière vaut à elle seule toute la lecture des deux premiers tome...quelle puissance! 

Et pour en savoir plus sur ce deuxième opus, c'est cette fois par.

 

Editeur : Le Lombard

9 janvier 2013

Les mondes de Thorgal: Louve: Raïssa - Tome 1

Dans la pure veine de Thorgal, on retrouve  ici les aventures de sa fille, Louve. L'histoire est plus légère que celle de son père, mais les aventures de cette enfant l'emmènent loin de son foyer. Son père, parti chercher son fils Aniel qui a disparu, n'est pas présent pour la protéger et sa mère n'arrive pas a dompter la nature sauvage de l'enfant qui affronte les enfants du village. On croise alors des loups, qui l'aident ou la pourchassent, l'entrainant dans une direction qu'elle ne souhaitait peut-être pas prendre.

Les images sont réellement fantastiques. J'adore ce type de dessin. Et l'histoire simplette au départ semble se corser. Je me jette donc sur le tome suivant dès à présent.

Et si vous souhaitez en savoir plus, n'hésitez pas à visiter le site dédié à Thorgal et plus particulièrement la page de ce premier tome de Louve, c'est par ici.

 

Editeur : Le lombard

 

7 janvier 2013

Céline Guillaume - Le ballet des âmes.

Présentation: Au Moyen-âge, dans les landes de Bretagne, près de la mer, vie Enora, une orpheline. Ballottée par les événements, elle se retrouve chambrière du seigneur Josselin de Kerjean. Mais la marque de la prophétie va lui faire traverser la frontière entre les légendes et la dure réalité de cette vie.

Mon avis: J'ai adoré lire l'histoire de cette enfant ballottée par les évènements et sa propre destinée. C'est très sensible tout en restant très réel, même dans les moments ou Enora se retrouve emportée par la magie. J'ai été touchée par le personnage à la fois si fort et si fragile.

Par contre, je ne m'attendais pas à cette fin du tout. J'attendais plus de violence probablement, et pas cette façon de fuir, mais cela laisse tellement de possibilité que j'espère à présent une suite. Je suis restée sur ma faim lorsque la fin est venue.

C'est tres beau, dérengeant et pourtant si pure. C'est une oeuvre à lire absolument, car ça change vraiment de tout ce qu'on peut trouver actuellement, et ça fait du bien à l'âme. Dans cette Bretagne médiévale, ou se croise piété, sorcellerie, guerres, Céline Guillaume a réussi le miracle de poser un morceau de poésie.

 

Editeur : Editions du Riez

Prix: 18,90 euros

ISBN: 978-2-918719-03-8

 

5 janvier 2013

Hervé Gagnon - Damnés T2 - Le fardeau de Lucifer

Présentation:  Gondemar de Rossal poursuit la mission qui lui a été confiée, protéger la vérité des chrétiens qui souhaitent la détruire, au péril de sa vie.

Mon avis: Accrochée par le premier volume, je n'ai pas pu lâcher celui-ci avant la fin, et vu le nombre de pages, ça m'a pris un bout de temps. Le récit est dynamique, entraînant, même lorsque le héros passe des mois enfermés dans un château bouclé pour cause de guerre, de trahison. Bref, encore un très bon moment passé en compagnie des croisés et des cathares. En plus des villes fortifiés du sud de la France, on découvre aussi Toulouse et son histoire, même si je suis un peu restée sur ma faim concernant la visite de la ville. Je vais attendre de pouvoir lire le tome 3 avec impatience, car la ville de Gisors est au programme.

 

Editeur : Hugo et Compagnie

Prix: 17,95 euros

ISBN-13: 978-2755611274

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3 janvier 2013

L’Amant, la femme…et le mari

Je n’étais pas vraiment en avance, mais je freinais ma course devant le bâtiment. La grande messe du lundi matin allait commencer. Essoufflé, je pressais le pas pour rejoindre l’ascenseur, la chemise à moitié sortie du pantalon par l’effort fournit. J’allais devoir me rafraîchir avant de gagner cette maudite réunion de service hebdomadaire.

-Nicolas, vous tombez bien! m’interpella le directeur. Je grognais de dépit, mais il ne m’entendit pas.

Il se dirigeait vers moi, accompagné d’une jeune femme brune.

-Je vous présente Marion, notre nouvelle publicitaire. Elle est en charge de promouvoir la société. Avec elle, la liste de nos prospects va décoller. Je compte sur vous pour qu’elle se sente bien, bichonnez là. Et présentez-là à vos collègues, je ne peux pas rester ce matin, me déclara-t-il,s'éloignant déjà.

Il nous planta là sans plus de commentaires. J’invitais donc sans conviction notre nouvelle collaboratrice à me suivre. Je la traînais jusqu’à mon bureau pour récupérer mes dossiers, puis jusqu’à la salle de conférence, sans passer par la case miroir et lavabo. Sur ce trajet, elle me posa un tas de questions, sur mes fonctions, sur les collaborateurs avec lesquels je travaillais, l’ambiance. Je ne pouvais pas la planter là pour me rendre présentable et je détestais paraître débraillé. Elle m’agaçait, comme toute les femmes d'ailleurs. Mais au final, je répondis poliment, me souvenant de mes débuts difficiles ici même. Elle sourit quand je lui révélais que j’étais un des créatifs. Elle me fit la remarque que nous allions donc souvent travailler ensemble. Il ne me manquait plus que ça.

Je débutais la réunion en excusant le directeur, puis en la présentant, et je laissais finalement la parole à l’intervenant du jour pour m’installer confortablement. La réunion était en général assez longue. J’observais discrètement la petite nouvelle, comme chacun. Je m’aperçus rapidement que ses voisins lui faisaient du pied. Elle semblait mal à l’aise, se tortillant sur sa chaise. Mieux valait elle que moi, j'avais déjà donné avec toutes les filles du service.

Elle était plutôt mignonne ainsi. Je souris, en pensant à mon compagnon, Mathieu qui devait rentrer de déplacement dans les prochains jours. Ça faisait trois mois que nous ne nous étions pas vu et il me manquait. Il se moquerait de moi si je lui avouais que j’avais trouvé une femme agréable à regarder.

La réunion se terminant, je me réfugiais dans mon bureau pour ne pas avoir à aller déjeuner avec les autres. Ils ne m’aimaient pas.

Un toc discret à ma porte me fit relever le nez du dossier sur lequel je travaillais. Marion passait sa tête dans l’entrebâillement:

-Vous ne venez pas déjeuner? demanda-t-elle d’une petite voix.

-Non, je vous remercie, répondis-je.

Elle s’introduisit dans la pièce sans avoir été invitée et s’assit sur la chaise en face de moi.

-Est-ce que je peux me cacher ici? me supplia-t-elle

Je la regardais, surpris. Mais je pouvais la comprendre.

-La réunion…bien sûr, il n’y a pas de problème. Si vous souhaitez déjeuner avec moi, je descendrais d’ici dix minutes. Je connais un «salad bar» ou l’on est tranquille en général, proposais-je, compréhensif.

-Avec plaisir, dit-elle en soupirant de soulagement.

Nous passâmes ainsi la pause déjeuné, discutant de choses et d’autres dans mon repère secret. Mes collègues homophobes n’y mettaient jamais les pieds. A la fin du repas, elle déposa un baiser léger sur mes lèvres, puis me remercia. Je sursautais sans rien dire, avant de l’inciter à regagner nos bureaux respectifs.

J’étais déconcerté. Son baiser m’avait électrisé.

 

Les jours passèrent ainsi. Elle s’échappait discrètement pour déjeuner en ma compagnie. Et à chaque fin de repas, elle m’embrassait, sans que je fasse le moindre geste pour la repousser. Je pensais à Mathieu. Je ne savais plus quoi faire. Il me manquait tellement. Mais elle m’attirait de plus en plus. J’avais peur de la faire fuir si je lui avouais la vérité.

La solution arriva d’elle-même, lorsqu’un collègue nous surpris.

-C’est la meilleur, l’homo qui se tape la petite nouvelle, ça va jaser au bureau!

Marion me regarda, elle avait l’air surprise. Je ne baissais pas les yeux, je n’avais pas honte de ce que j’étais, au contraire. Elle me sourit doucement, et regagna la société seule, bousculant le malappris au passage. Il me raccompagna de ses sarcasmes jusqu’à ma porte, mais ne poursuivit pas car il avait un rendez-vous. Je me réfugiais dans la pièce et soupirais de soulagement.

Je sursautais quand mon fauteuil pivota, révélant Marion qui s’y était cachée.

-Tu aurais pu me le dire. Je comprends mieux pourquoi tu ne réponds pas à mes avances, dit-elle.

Je fermais par réflexe la porte de mon bureau à clef et m’assis sur la chaise qu’elle avait occupée quelques jours plutôt.

-Non, c’est plus compliqué, répondis-je juste en prenant ma tête entre mes mains. Mathieu n’allait pas du tout apprécier, mais je n’en pouvais plus. Je ne contrôlais plus rien. S’il était rentré, je ne serais peut-être pas dans cet état. Il devait revenir ce fameux lundi ou le directeur m’avait présenté Marion. Il avait repoussé. Il repoussait tous les soirs son retour. Je n’en pouvais plus.

-Tu veux dire que je te plais?

Je haussais la tête dans un signe d’assentiment.

Elle se leva et s’installa sur mes genoux, son front contre le mien. Elle m’embrassa d’abord doucement, je lui rendis son baiser et c’est finalement essoufflée qu’elle se leva en disant:

-Rendez-vous 17h30 en bas. Son ton était sans appel.

Je la laissais partir sans répondre. Je ne savais plus ou j’en étais. Mon corps en feu après plus de trois mois d’abstinence désirait cette femme. Elle me rendait dingue. Qu’allais-je dire à Mathieu? Que m’arrivait-il?

L’après-midi traîna en longueur. Le directeur qui avait eu vent des bruits de couloirs, passa la tête dans mon bureau pour me faire une réflexion. C’était plutôt pour moi une distraction bienvenue.

Mais à 17h30 tapante, j’étais près, la main sur la poignée de la porte, sans pouvoir l’ouvrir, tétanisé par la peur.

Marion s’en doutait. Elle passa me chercher. Je l’entraînais chez moi. Je n’imaginais pas ce qui pourrait bien se passer entre nous. J’aimais Mathieu corps et âmes, même si je n’avais pas de nouvelles sur son retour prochain. Je tentais de me rassurer mentalement de tout un tas de platitudes. Après tout ce n’était pas une femme qui pouvais changer ma nature.

 

Nous étions installés dans le salon, un verre de vin blanc à la main, discutant de notre vie respective. Je découvris qu’elle était mariée, mais que son mariage prenait l’eau. Elle était revenue en France pour essayer de le sauver.

Je parlais de Mathieu, de mon amour pour lui. Je lui expliquais mes craintes, mon sentiment de solitude.

La soirée se déroulait au rythme des verres que nous vidions. Nous nous comprenions. La discussion allait bon train et Marion me servait verre sur verre. Deux bouteilles vides traînaient déjà sur la table.

Mais l’alcool aidant, nos inhibitions finirent par tomber, surtout les miennes. L’abstinence que j’avais pratiquée en attendant le retour de l’être aimé, me dévastait à présent. Je n’avais plus qu’une seule envie, connaître à nouveau cette sensation charnelle qui m’avait tant manquée. J’avais besoin de contact, quel qu’il soit.

Marion m’avait retiré ma chemise, sans que je m’en rende compte. Je lui caressais les cheveux. Elle m’embrassa. J’étais gauche, je n’avais jamais connu de femme, et n’osais rien.

Je n’entendis pas la clef tourner dans la serrure, mais les pas dans le couloir m’alertèrent. Je la repoussais fermement et me levait, rougissant.

Mathieu se jeta dans mes bras sans rien voir de la scène, et m’embrassa sans retenue. Je baissais les yeux, les joues en feu sous le regard de Marion, qui s’était relevée.

-Tu m’as tellement manqué, me dit-il, alors que je le repoussais doucement. Mon esprit était en ébullition. Comment lui expliquer ce qui se passait ici, alors que je ne le savais pas moi-même, malgré les apparences? Je me sentais mal. J’avais déjà beaucoup trop bu, les pieds lourds et la tête trop légère.

Marion s’approcha de nous, me caressant le dos. Mathieu lui sourit et commença à l’embrasser, la déshabillant habilement d’une main, alors qu’il me caressait les cheveux.

Je ne comprenais plus rien. Tout tournait autour de moi. Je me laissais tomber dans le fauteuil le plus proche en grimaçant. J’avais horreur quand Mathieu le faisait. Ça abîmait l’assise.

Marion me resservit un verre de vin, alors qu’il se glissait à mes côtés pour me mordiller le lobe de l’oreille. Je m’abandonnais à ses caresses, ne voulant plus penser à rien d’autre. Je descendis le liquide clair d’une traite, alors que Marion dégrafait mon pantalon.

 

Je me réveillais le lendemain matin dans le canapé, blottis dans les bras de mon amant. Mathieu me regardait en souriant. J’avais un sacré mal de crâne, mais son baiser apaisa les élancements. Je ne me souvenais de rien de ce qui s’était passé à partir de ses premières caresses dans le fauteuil. Est-ce que j’avais rêvé? Se connaissaient-ils? Ces questions relancèrent ma migraine.

-Ouch.

Une odeur de café et de toast flottait dans l’appartement. Marion apparut dans l’encadrement de la porte de la cuisine, un verre d’eau à la main.

-Tu es réveillé, c’est parfait, le petit déjeuné est prêt, dit-elle dans un sourire.

Elle se pencha sur moi et m’embrassa, puis elle embrassa Mathieu avec la même tendresse.

Mon expression devait vouloir tout dire. Ils explosèrent de rire.

-Nous aurions dû tout te dire, mais j’avais peur de te perdre. Je sais que tu es quelqu’un de droit, et que sans alcool, tu n’aurais pas accepté tes propres sentiments aussi facilement, reprit Mathieu. Il me rappelait ainsi comment il m’avait fait admettre que je l’aimais bien des années auparavant. C’était plutôt un bon souvenir. Et j’avais déjà eu une sacré gueule de bois à l’époque, mais j’en avais au moins gardé le souvenir.

Marion me tendit un cachet et le verre d’eau avec un sourire. J’avalais le premier en buvant un peu, espérant que l’effet se ferait sentir rapidement.

-J’ai eu du mal à accepter la situation aussi, rassure-toi. Mais quand je t’ai rencontré, j’ai su que tout était possible. Mathieu n’était pas d’accord avec cette idée. Quand je lui ai dit que j’avais rendez-vous avec toi hier après-midi, il ne voulait pas le croire. Mais c’est lui qui m’a dit quoi faire, m’expliqua Marion.

-Je vous aime tous les deux et je ne veux pas vous perdre, ni l’un ni l’autre, reprit-il.

Je commençais à comprendre. Et moi qui avais eu peur quand il était arrivé! Je me redressais et me pris la tête dans les mains. Le vin blanc ne me réussissait décidément pas. Ils allaient au moins me payer cette traîtrise-là.

Je me levais sans rien dire, décidé à leur faire passer l’envie de me manipuler à nouveau. Et puis j’avais besoin de temps pour analyser ce qui se passait, ce que je ressentais. Je me dirigeais vers la salle de bain. Je voyais leur visage se décomposer au rythme de mes pas.

Je ne pouvais pas les laisser dans l’expectative plus longtemps. Je n’aimais pas faire souffrir inutilement. Je me retournais:

-Ne me faites plus jamais boire pour arriver à vos fins.

La tension se relâcha, je souris et quittais la pièce fière de moi en sifflotant.

1 janvier 2013

Bonne Année à tous.

Je vous présente ici tout mes voeux pour cette nouvelle année 2013 qui commence.

27

 

Que vos lectures soient bonnes, et vos oeuvres encore meilleures...

 

31 décembre 2012

Un homme, un amant, une femme.

Je marchais le long de l’avenue, ne regardant ni les vitrines, ni les passants et encore moins les voitures qui circulaient. L’une d’elles avait déjà failli me renverser alors que je traversais dans un état second. Je venais de quitter mon compagnon pour aller bosser, et ce qu’il venait de m’annoncer, me rendait dingue.

            Le pire, c’est que je n’avais rien vu venir, alors que nous nous fréquentions depuis nos années de lycée. Nous avions fait tous notre cursus scolaire dans les mêmes écoles. Nous vivions ensemble depuis huit ans maintenant. Il était parti trois mois en déplacement autour du monde, Japon, Chine, Etats-Unis, Corée, Russie pour la promotion de sa boîte, et la première chose qu’il m’avait annoncée en rentrant, c’est qu’il s’était marié !

            Mais qu’est-ce que j’avais fait au bon dieu pour mériter ça ? Je m’étais fait virer de chez moi quand j’avais annoncé que j’étais gay. Ça, je m’y étais un peu attendu, mes parents étaient très…non, très…Ce n’est pas ça non plus. Je dirais « fermés » pour ne pas être irrespectueux, malgré tout ce que j’avais pu entendre ce jour-là dans la bouche de mon père. Je m’y étais préparé et j’avais donc fait en sorte d’avoir fini mes études, trouvé un job de créatif dans la pub, avant de leur présenter officiellement Mathieu, car ils le connaissaient déjà depuis longtemps.

            Alors, après tout ce temps partagé avec lui, j’avais un peu de mal à intégrer cette information. Marié ? En trois mois ? Avec qui ?

            Un klaxon me fit sursauter. J’étais arrêté en plein milieu de la rue et les voitures attendaient impatiemment que j’ai fini de circuler pour passer. Le feu était vert, et j’eus le droit à un véritable concert.

Je pressais le pas. Je n’avais pas tellement besoin d’arriver en retard au boulot. Il ne manquerait plus que je me fasse virer pour parachever le tableau de ma déchéance.

— Nicolas, vous n’êtes pas en avance !

Mon patron arrivait pile derrière moi. Ça ne s’arrangeait pas.

— Je sais, mais je ne suis pas encore en retard, répondis-je dans un sourire factice. Après tout, j’étais cadre et je faisais suffisamment d’heures sup’ pour qu’on ne vienne pas me reprocher une minute, tant que ça ne bousculait pas l’emploi du temps des autres. Je récupérais mes dossiers et filais en réunion. Je n’avais rien à dire aujourd’hui, ça me permettrait peut-être de réfléchir à la situation.

Installé sur ma chaise aussi confortablement que possible sans paraître pour autant désinvolte, je laissais mon collègue faire sa présentation, après nous avoir présenter la nouvelle collaboratrice, Marion, en charge de créer les événements favorisant le développement de la société. C’était la mode.

La réunion se terminant, elle prit la parole pour expliquer ce qu’elle attendait de nous. Malgré tous mes soucis, je finis par m’intéresser à ce qu’elle avait à raconter. Elle était intelligente, sympathique et très mignonne. C’était bien la première fois qu’une telle pensée sur une femme me traversait l’esprit. J’étais vraiment perturbé.

Je retournais dans mon bureau au lieu d’accompagner mes collègues au self. J’avais vraiment besoin de calme pour réfléchir, et je n’avais pas faim.

Je tournais mon fauteuil vers la fenêtre et regardais Paris, qui s’étendait devant moi. Je soupirais.

J’étais plutôt mal. Si Mathieu s’était marié, il allait forcément me quitter. J’allais me retrouver seul dans notre appartement, sans l’amour de ma vie. Les larmes me montaient aux yeux. Un toc discret à ma porte me fit sursauter. J’essuyais la preuve de ma tristesse d’une main rapide et me tournais de nouveau vers mon bureau.

— Entrez, dis-je le nez penché sur un dossier, que je consultais sans en comprendre un traître mot.

Une tête brune passa dans l’entrebâillement de la porte, je reconnus aussitôt Marion.

.— Vous ne venez pas déjeuner ? demanda-t-elle.

— Je vous remercie, mais pas aujourd’hui, répondis-je poliment. Je n’allais quand même pas tout de suite me la mettre à dos. J’avais déjà suffisamment d’ennemi dans les machos de la boîte. Une femme pouvait toujours devenir mon alliée.

— Je peux… demanda-t-elle alors en désignant la chaise devant mon bureau.

Je haussais la tête pour confirmer, me demandant ce qu’elle voulait.

— Vous n’êtes pas comme les autres, ici, répondit-elle. « Ils sont un peu lourds, si vous voyez ce que je veux dire ».

— Je vois, mais en quoi puis-je vous aider ? demandais-je.

— Si vous me donnez juste une excuse pour ne pas déjeuner avec eux, et qu’éventuellement vous me tenez compagnie, ça sera déjà parfait. Je viens d’arriver à Paris, je n’y connais quasiment personne, conclut-elle avec un sourire.

Malgré mon homosexualité, son sourire remua quelque chose au fond de moi. Je le lui rendis.

— Souhaitez-vous déjeuner, ou préférez-vous rester cachée ici ? demandais-je alors. Je décidais de remettre mes interrogations au soir, lorsque je pourrais avoir des réponses concrètes, Mathieu devant repasser chercher des affaires par la maison.

— Emmenez-moi déjeuner, répondit-elle dans un sourire rayonnant.

Je l’emmenais alors dans un petit resto qui servait des salades composées bios. Son sourire à cette vue me fit vraiment plaisir. Nous avions les mêmes goûts alimentaires. Le repas se déroula dans un dialogue sympathique. Au moment de retourner travailler, elle se pencha vers moi et déposa un baiser mutin sur mes lèvres. Je sursautais, surpris, mais ne dis rien.

Mathieu était passé récupérer ses affaires. Il avait pour ainsi dire déménagé. Il m’accordait pourtant un moment de tendresse à chacune de ses visites, mais quelque chose semblait cassée en moi. Je n’appréciais plus autant ses caresses. Il devait probablement les porter aussi à cette femme, le seul fait de l’imaginer me faisait mal. Il refusait de me la présenter, disant que ça viendrait, mais qu’elle n’était pas au courant pour nous. Je ne comprenais pas où il voulait en venir. J’avais beau lui demander d’être clair sur sa position, il éludait ou se sauvait à chacune de mes questions.

Je voyais ma vie se déliter progressivement, mais il passait presque chaque soir. Seule la stabilité de mon boulot me maintenait à flot, ainsi que mes déjeuners réguliers avec Marion. Elle me rendait le sourire, je ne pensais plus à Mathieu en sa présence. Elle couronnait chaque fin de repas d’un baiser, et si je ne comprenais pas pourquoi, je n’osais pas pour autant lui poser la question. Je commençais à craindre de la faire fuir si je lui avouais toute la vérité, ou si je lui posais la question.

Ca faisait deux semaines que durait ce petit jeu, quand un collègue nous aperçut. Il se mit à rire :

— Alors ça, l’homo qui se tape la petite nouvelle, c’est la meilleur de l’année. Tu caches bien ton jeu, me dit-il moqueur.

Marion me regarda de côté sans rien dire, puis le fusilla du regard. Elle se leva et regagna seule le bâtiment. Personnellement, j’eus le droit aux sarcasmes de notre perturbateur jusqu’à la porte de mon bureau. Heureusement, il avait une réunion, et m’abandonna donc là. J’entrais et m’appuyais dos à la porte les yeux fermés en soupirant de soulagement.

— Tu aurais pu me le dire, dit alors Marion d’une voix douce.

Mon fauteuil pivota sur lui-même. Elle était assise au fond Elle semblait perdue dedans. Sa petite taille la dissimulait aux yeux de tous.

— Te dire quoi ? grommelais-je.

— Que je ne t’intéressais pas.

— Pourquoi mentirais-je ? demandais-je alors. Je fermais ma porte à clef, sentant une grande discussion arrivée. Personne ne pouvait plus nous déranger. Je m’assis sur la chaise qu’elle avait occupée quelques jours plus tôt.

Elle me regardait intensément, cherchant à comprendre ce que je venais de dire. Je n’en savais pas plus qu’elle. Mes pensées chaotiques m’entraînaient de ma relation avec Mathieu, qui prenait l’eau, à ses baisers légers. Je rougis.

Elle se leva et s’approcha de moi. Elle s’assit sur mes genoux et m’embrassa avec passion. Après quelques secondes, je lui rendis son baiser. Essoufflé, je lui pris la tête entre mes mains, son front posé contre le mien.

— Non, je ne peux pas, soupirais-je en pensant à Mathieu. Pourtant, il m’avait trahi. Mais, je n’étais pas comme ça.

— J’ai quelqu’un, repris-je.

Elle redéposa un baiser léger sur mes lèvres avant de se relever.

— Je comprends, dit-elle. Elle regardait Paris par ma fenêtre, et je réalisais alors que je la désirais. Je m’apprêtais à la saisir par la taille pour la ramener vers moi, lorsqu’elle reprit la parole.

— Moi aussi.

Ma main retomba, impuissante.

Mon cerveau entrait en ébullition. Elle m’avait fait des avances alors qu’elle était en couple.

— Je me suis mariée récemment, me dit-elle alors.

Je m’étranglais à moitié, ma gorge laissant échapper un gémissement suraigu.

— Je hais les mariages, soupirais-je alors, repensant à Mathieu.

— Je suis sûre que mon mari voit quelqu’un, me dit-elle alors, en se tournant vers moi pleine d’espoir.

— Je vais demander le divorce, conclut-elle.

— Mon compagnon vient de se marier, il va me quitter, lui répondis-je alors.

Son visage s’éclaira. Elle se dirigea vers la porte, m’embrassant au passage :

— Je te retrouve à 17h30 en bas, me dit-elle.

J’acquiesçais, les idées perdues dans une réflexion sans fin sur ce qu’il m’arrivait. Elle partit sans se retourner. L’après-midi traîna en longueur, mais l’heure de la retrouver arriva enfin. Je l’entraînais chez moi.

Nous étions assis sur le canapé, mal à l’aise, discutant de chose et d’autre, nous volant des baisers à l’occasion, mais sans oser aller plus loin, lorsque la clef de Mathieu tourna dans la serrure. Je me raidis aussitôt.

— C’est lui ? demanda-t-elle doucement.

— Oui, répondis-je alors que la porte s’ouvrait.

— Nicolas, t’es où ? demanda Mathieu

Marion sursauta à cette voix. Elle se leva.

— Dans le salon, répondis-je alors que l’écho de ses pas résonnait dans le couloir.

Il entra dans le salon et se figea.

Je regardais la scène sans comprendre.

— Bonsoir Mathieu, dit Marion.

— Que fais-tu ici ? lui demanda-t-il.

— Et toi ?

C’est là que je compris, et j’éclatais de rire, un vrai rire, pour la première fois depuis le retour de Mathieu. Ils me regardaient, abasourdis. Je me levais, embrassais Mathieu avec fougue puis me tournais vers Marion, qui pâle, me regardait sans vouloir comprendre. Je m’approchais d’elle et l’embrassais à son tour, plus doucement. Mathieu eut un hoquet.

— Donc, pour tout mettre à plat, Mathieu, tu as épousé Marion, sans rien lui dire pour nous, et elle est persuadée que tu la trompes, ce en quoi elle n’as pas tout à fait tort. Déçue, elle s’est tournée vers son nouveau collègue, moi. Je comprends maintenant pourquoi tu l’as épousée, puisque c’est bien la seule femme qui me fasse cet effet-là.

Je les embrassais alors de nouveau, avec tendresse, attendant qu’ils acceptent enfin cette situation. Je n’étais plus l’homme abandonné, ni l’amant potentiel. J’étais, moi, heureux et amoureux de deux êtres qui s’aimaient et m’aimaient. Le jeu pouvait commencer, s’ils l’acceptaient.

29 décembre 2012

Rien...

Alors je pourrais vous raconter ma soirée du réveillon, l'ouverture de mes paquets, mais je suis trop fatiguée pour m'étendre sur le sujet.

Je suis juste contente que ça soit fini pour cette année.

Et ne me demandez pas pourquoi! Ceux qui me connaissent bien, et ils sont peu nombreux, sans compter ceux qui n'en ont rien à faire, savent pourquoi ces fêtes sont un calvaire, même si je semble joyeuse et plein d'allant.

Vivement janvier!

27 décembre 2012

Salon du Livre 2013

Le salon se déroulera du vendredi 22 au lundi 25 mars 2013.

Personellement, j'irais sans doute le vendredi 22 mars dans la journée.

Les horaires:

Vendredi 22 mars : 10h - 20h
Samedi 23 mars : 10h - 20h
Dimanche 24 mars : 10h - 19h 
Lundi 25 mars : 13h - 19h

Lieu:

Paris Porte de Versailles – Pavillon 1
Boulevard Victor, Paris 15ème

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