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Lanael Logan
13 décembre 2013

Sire Cédric

Commencer une nouvelle rubrique sur ce blog avec Sire Cédric, c'est comme de me proposer de déguster une boîte de chocolat. Je vais me régaler, autant que je me suis déjà délectée à ce café littéraire, non pas à cause du chocolat chaud et des mini muffins offerts par le Colombus Café, mais parce que ça a été un véritable moment de plaisir.

Je vais donc ici, retracer ce qu'il a été dit, au mieux de mes notes, au travers des questions pertinentes posées par le représentant de la Médiathèque du Val d'Europe. Je m'excuse vivement auprès de l'auteur si en retranscrivant sa pensée, je l'ai mal interprétée et m'engage à faire toute modification qu'il jugerait nécessaire.

sire cedric 3

Commençons donc : 

Comment pourrait-on qualifier votre œuvre ?

J'ai l'impression d'écrire des romans d'aventures, des histoires fascinantes, basées sur des courants littéraires différents, tel que l'aventure avec Bob Morane, l'horreur, l'amour, la superstition... Quand j'invente, du fantastique surnaturel vient se greffer, dépassant le cadre de la vie quotidienne. J'envisage la littérature comme un divertissement.

Pourquoi pas de Fantasy ?

J'ai commencé par ça quand j'avais une dizaine d'années, lisant de la fantasy, d'où les cheveux blancs de mon personnage, en référence à Mickael Moorcock. Mais dans les trois genres fantastiques, les codes sont différents. La SF est une extrapolation de notre société, la fantasy est plus liée à la mythologie et aux religions avec des créatures, ce qui aborde la place de l'homme dans l'ordre des choses, avec des quêtes héroïques et le fantastique, où les créatures ne sont pas censées exister mais sont là. Avec ce changement de point de vue, cela devient une littérature psychanalytique qui permet d'évoquer nos angoisses, domaine que j'aborde depuis que j'ai 13-14 ans. Les mythes urbains sont du fantastique, mais au-delà de ça, c'est l'histoire qui est importante.

Ou commence le fantastique et où s'arrête la réalité ?

La particularité de l'écriture, de mon point de vue est très importante. Je me greffe sur la réalité à partir du fantastique au lieu de greffer le fantastique sur la réalité.

Quel est le secret de l'addictivité de vos livres ?

C'est le travail. Pour happer le lecteur dès le début jusqu'à la fin, scène après scène, je cherche à garder la fluidité. J'écris tout les jours et si je ne suis pas moi-même embarqué le lendemain après avoir écrit, je recommence jusqu'à ce que ça fonctionne. J'essaye d'éviter les digressions et que le plaisir soit permanent. J'utilise des rythmes différents, des structures différentes à chaque livre. Je me lance des nouveaux challenges à chaque fois. Je cherche à surprendre le lecteur.

Est-ce que la musique vous inspire ?

Il n'y a pas de règle, mais j'écoute beaucoup de musique et j'ecris dans une bulle. Si la musique me distrait, je coupe, mais elle peut aussi induire un rythme hypnotique. Pour "le premier sang", la musique a été très importante. Les compositions musicales abordant le sujet de l'apocalypse ont créé des images.

Dans chacun des romans, la figure de l'enfance est très importante, pourquoi ce leitmotiv ?

Il n'y a pas d'explication spécifique, même si l'enfance est une période importante de la vie.

Lire du fantastique, est-ce garder une part d'enfance ?

Je ne me pose jamais autant de questions, mais pour moi, si la lecture d'une oeuvre devient transgénérationnelle, c'est que le divertissement fonctionne. Ainsi, je décris peu mes personnages, mais chacun les imagine à sa façon. L'histoire est vue depuis l'imaginaire de chaque lecteur, car il n'y a pas de messages. Je trouve que ça tue les mythes de vouloir les expliquer. L'art doit-être plus grand que la vie de tous les jours.

La figure du méchant est particulièrement travaillée dans "la mort en tête", comment est né ce personnage ?

Le méchant n'est pas réaliste, c'est une image du mal absolu, masqué derrière la gentillesse. Il est né comme ça. Je le mets dans des positions les plus réalistes possible, dans des lieux réels.

La violence est critiquée dans vos romans, est-ce uniquement pour le lecteur ou y a-t-il une incidence particulière pour vous ?

Il n'y a pas de messages, mais des thèmes récurrents, en particulier sur l'apparence. L'héroïne est une femme, albinos aux cheveux blancs dans un univers d'hommes. Ça interpelle. La violence permet d'évoquer des choses importantes, mais il n'y a jamais de violences gratuites qui n'apporteraient rien à l'histoire. Chaque chapitre explique quelque chose avec un but. C'est une articulation indispensable.

Pourriez-vous ré-écrire des choses comme "Angemort" (porno-gore) ?

Je n'ai pas envie de retourner dans ce monde pour le moment, mais c'est possible. J'écris un livre par an, et je tiens à être fier de ce que je donne aux lecteurs. (NDLR : Je ne l'ai pas noté sur le coup, mais l'esprit de la phrase était, il me semble, que cela lui laissait peut de temps pour digresser vers ce type d'oeuvres, entre l'écriture et les corrections).

Comment êtes-vous passé de nouvelles à un roman de 500 pages ?

Les nouvelles, c'était au tout début, un format pour être lu rapidement, partager avec les autres facilement. A l'époque, c'était immédiat. Je pouvais imprimer les 10 pages et les faire lire à mes profs, mes amis... Mais le temps passant, mes idées sont plus développées. Les nouvelles restent tout de même mes histoires les plus personnelles. Elles m'ont appris à écrire et sont donc beaucoup moins bonnes que ce que je suis capable de faire maintenant.

Quelle figure stylistique sera dans le prochain roman ?

Il n'est pas écrit, il n'y a que l'idée.

Vos sources d'inspirations ?

Stephen King a changé ma vie. Il a un ton fort, un style fort, inimitable. Il m'a donné envie d'écrire. Il ya aussi Dean Koontz, Clive Barker... Ils m'ont montré qu'écrivain était un vrai métier, quand j'avais environ 15 ans, en lisant des interviews. Ils m'ont montré que certaines choses sont possibles, au contraire du système éducatif pour lequel un écrivain est mort.

Comment faites-vous pour dépasser le dédain du système pour le genre fantastique ?

J'écris ce que j'aimerais lire.Le dédain pour les littératures de niches, je ne sais pas quoi en penser. Où c'est bon, où c'est chiant ! Il y a une espèce de snobisme sur la sf, le fantastique, mais les gens lisent de l'imaginaire pour se divertir. Ça ne me touche donc pas. Les livres qui resteront, seront de la littérature populaire et comme les lecteurs veulent de la qualité, la barre est haute.

Que pensez-vous du numérique ?

Le numérique est l'avenir du livre, mais je reste attaché au papier. Il y a d'ailleurs eu un bug sur l'epub de "La mort en tête" mais c'est rectifié. Quand au prix des epub... c'est souvent du vol.

La seule question du public ayant suivi ce questionnaire :

En retravaillant un passage, te laisses-tu prendre par ce que tu as écris ?

Oui, surtout quand je n'arrive plus à voir mes fautes. D'ailleurs, si ça ne marche pas, je recommence. Ainsi, pour "L'enfant des cimetières", le dernier tiers à été ré-écrit trois fois.

Et pour finir, le jeu du répondez sans réfléchir, dont certaines réponses m'ont beaucoup plu:

Angoisse la plus forte : l'incapacité à communiquer

Pire créature cauchemardesque : l'être humain

Idole incontestée :  David Lynch

Évènement le plus marquant :  J'ai eu des rapports compliqués avec mes parents qui ne comprenaient pas ce que je faisais. Ils ont déménagé en Guadeloupe et ont découvert que leur voisine était fan et avait tous mes livres. Cela a fait évoluer les choses.

Le plus beau rêve : Que ça continue !

Et les mots de la fin : 

Est-ce que les livres pourraient être réalisés au ciné ?

Peut-être mais ça ne dépend pas de moi. C'est très compliqué.

Une actrice pour Eva ?

Je ne répondrais pas, comme je le disais, chacun imagine son personnage comme il le souhaite. À la limite, je préférerais quelqu'un d'inconnu.

dedicace sire cedricVoilà, pour l'idée générale de ce café littéraire. Sire Cédric a ensuite pris le temps de discuter avec chaque personne présente, dédicaçant au passage les livres que chacun avait amené, ses oeuvres, bien entendu, pas le dernier Maxim Chattam ;) ! 

J'ai pu discuter avec lui de mon ressenti sur son roman, ainsi que de sa belle région de Toulouse que j'affectionne, et qui prend une place importante dans le déroulé de l'action de "La mort en tête". 

Au regard de tout cela, je ne peux que conclure que Sire Cédric est un auteur de talent, d'une gentillesse peu commune, et dont je partage beaucoup d'idées sur la littérature en général. Je crois bien qu'il va falloir que je me procure d'autres de ses oeuvres.

Vous pouvez aussi retrouver la chronique de "La mort en tête" en suivant le lien en bleu.

 

 

 

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